Paul-Louis Courier:Présentation
Paul-Louis Courier | |
---|---|
1772-1825 | |
Auteur anarchiste | |
Citations | |
« Laissez le gouvernement percevoir des impôts et répandre des grâces ; mais, pour Dieu, ne l'engagez point à se mêler de nos affaires. Souffrez, s'il ne peut nous oublier, qu'il pense à nous le moins possible. Ses intentions à notre égard sont sans doute les meilleures du monde, ses vues toujours parfaitement sages, et surtout désintéressées ; mais, par une fatalité qui ne se dément jamais, tout ce qu'il encourage languit, tout ce qu'il dirige va mal, tout ce qu'il conserve périt, hors les maisons de jeu et de débauche. » « Rendons aux grands ce qui leur est dû; mais tenons-nous en le plus loin que nous puissions. » | |
Galaxie liberaux.org | |
Wikibéral - Librairal | |
Articles internes |
Grand helléniste, Courier fait figure d'anarchiste "concret". Officier d'artillerie, indiscipliné jusqu'à l'absence irrégulière, sinon à la désertion, Courier se retire en Touraine où il se compose une physionomie de paysan caustique, faussement naïf et bonhomme. Il donne au libéralisme une orientation directe et populaire qui sera celle d'un certain radicalisme, au moins, jusqu'en 1914.
Il s'attaque, dans sa Conversation chez la comtesse d'Albanie, au génie militaire dont il nie jusqu'à l'existence : "Il doute d'Hannibal, il doute de Frédéric, il doute de Napoléon" ; n'ayant en Italie "vu de la guerre qu'un côté désastreux et une lisière délabrée, il juge par là tout le reste" (Sainte-Beuve). Dans sa Pétition aux deux chambres (1816), il proteste contre l'intolérance du clergé. Il récidive dans sa Pétition à la Chambre des députés pour des villageois que l'on empêche de danser (1822). L'année précédente, il avait justifié sa phobie des souvenirs qu'il craint "comme des privilèges, comme des droits féodaux, non encore éteints et toujours prêts à renaître". Pareillement, il a la phobie de la gloire qui engendre une cour et une coûteuse noblesse de cour.
A cette ruineuse engeance, il oppose "une classe moins élevée (que les courtisans) quoique mieux élevée, qui ne meurt pour personne, et qui, sans dévouement, fait tout ce qui se fait : bâtit, cultive, fabrique autant qu'il est permis, lit, médite, calcule, invente, perfectionne les arts, sait tout ce qu'on sait à présent et sait aussi se battre, si se battre est une science". (1)
Courier, qui veut le moins de gouvernement possible, en accepte un que "la nation ferait marcher comme un cocher qu'on paie, et qui doit nous mener, non où il veut, ni comme il veut, mais où nous prétendons aller, et par le chemin qui nous convient".(2) En 1825, il fut assassiné par ses gens, qu'il traitait aussi mal que les nobles et les curés.
Notes
1 : P-L Courier, Lettre X, Oeuvres complètes, Paris, Garnier, 1925.
2 : Lettre IX, Ibid.
Accédez d'un seul coup d’œil aux articles consacrés à Paul-Louis Courier sur Catallaxia. |