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Ces exemples suffisent sans doute à montrer qu'il existe à coup sûr des systèmes sociaux dont la structure est telle que : 1) les comportements des acteurs sont prévisibles; 2) les effets du comportement des acteurs sur la structure du système sont eux-mêmes prévisibles. Dans ce cas, le devenir du système est lui-même prévisible. Son avenir peut être tenu pour inclus dans son présent.
Ces exemples suffisent sans doute à montrer qu'il existe à coup sûr des systèmes sociaux dont la structure est telle que : 1) les comportements des acteurs sont prévisibles; 2) les effets du comportement des acteurs sur la structure du système sont eux-mêmes prévisibles. Dans ce cas, le devenir du système est lui-même prévisible. Son avenir peut être tenu pour inclus dans son présent.


L'histoire de la sociologie offre de nombreux exemples d'indétermination subjective où tel ou tel sociologue soit s'est avéré incapable de prévoir le devenir d'un système parce qu'il ne disposait pas des informations nécessaires, soit a été conduit à des prévisions erronées (cf. article Prévision) parce qu'il disposait d'informations inadéquates. Cf. par exemple les déceptions nombreuses auxquelles ont conduit les politiques de développement fondées sur l'injection de capital physique ou les échecs essuyés par certains programmes natalistes ou antinatalistes (cf. article Développement). De tels exemples n'impliquent pas nécessairement l'existence d'une indétermination objective. Ainsi, l'échec de certains programmes antinatalistes a parfois conduit à une retour au terrain, lequel a permis de montrer que les hypothèses sur la rationalité des acteurs utilisées par ces programmes ne tenaient pas compte des caractères particuliers du contexte socio-économique.
L'histoire de la sociologie offre de nombreux exemples d'indétermination subjective où tel ou tel sociologue soit s'est avéré incapable de prévoir le devenir d'un système parce qu'il ne disposait pas des informations nécessaires, soit a été conduit à des prévisions erronées <ref>cf. article '''Prévision''' du ''Dictionnaire critique ...''</ref> parce qu'il disposait d'informations inadéquates. Cf. par exemple les déceptions nombreuses auxquelles ont conduit les politiques de développement fondées sur l'injection de capital physique ou les échecs essuyés par certains programmes natalistes ou antinatalistes <ref>cf. article '''Développement''' du ''Dictionnaire critique ...''</ref>. De tels exemples n'impliquent pas nécessairement l'existence d'une indétermination objective. Ainsi, l'échec de certains programmes antinatalistes a parfois conduit à une retour au terrain, lequel a permis de montrer que les hypothèses sur la rationalité des acteurs utilisées par ces programmes ne tenaient pas compte des caractères particuliers du contexte socio-économique.


Mais il importe surtout de souligner qu'il peut exister dans les systèmes sociaux une indétermination objective. Cette indétermination apparaît dans un premier cas de figure : lorsque la structure d'un système est telle qu'elle laisse à certains au moins des acteurs inclus dans le système une autonomie telle qu'ils peuvent effectivement procéder à des choix entre des options contrastées, et que les acteurs n'ont pas de préférences prévisibles par rapport à ces options. Une situation de ce type peut se produire par exemple si : 1) certains acteurs sont indifférents entre des fins possibles, 2) s'ils sont dans l'incapacité de déterminer les actions les mieux accordées à leurs préférences (cf. article Rationalité), 3) si leur choix est soumis au « paradoxe de l'information » (pour acquérir une quantité optimale d'information il faut connaître sa valeur; mais on ne peut décider de la valeur d'une information qu'on ne possède pas encore). Dans les trois hypothèses, l'acteur se conduira de manière objectivement aléatoire. L'âne de Buridan (deuxième cas de figure) « choisira » certainement un des deux sacs d'avoine, mais son choix ne peut être que le produit du hasard. Dans une situation de ce genre le système est partiellement indéterminé. En effet, l'évolution future du système dépend des choix que vont faire les acteurs (choix dont les conséquences peuvent éventuellement être irréversibles) et le système ouvre effectivement des possibilités de choix; mais ces choix eux-mêmes ne sont pas prévisibles. L'état du système en ''t'' + 1 ne peut donc être déterminé à partir de son état en ''t''. Il n'y a aucun intérêt à supposer que le choix fait par l'acteur dépend toujours, même lorsque celui-ci s'estime en état d'indifférence par rapport aux options qui s'ouvrent à lui, de variables logées dans la « structure de sa personnalité ». Il est vrai que, dans certains cas, les goûts ou aspirations de l'acteur peuvent permettre de trancher entre des options. Mais il est aussi des cas de réelle indifférence : lorsque par exemple deux options A et B offrent l'une et l'autre des avantages et des désavantages, que ces avantages et désavantages ne sont pas clairement comparables et qu'ils ont des probabilités difficilement appréciables par l'acteur de se produire. Ainsi, des responsables syndicaux ne peuvent manquer de se donner pour objectif de maintenir et éventuellement d'accroître leur clientèle. Cet objectif fixé, plusieurs moyens (dans certaines circonstances historiques) peuvent être utilisés pour y parvenir : offrir aux syndiqués des services que ceux-ci sont susceptibles d'apprécier, tenter de contrôler l'entrée dans la profession, etc. Dans certains cas, ces différents moyens peuvent être inégalement efficaces et coûteux. Dans d'autres cas, les responsables peuvent se trouver dans une situation d'indifférence entre les moyens possibles, de sorte que la stratégie qui sera finalement adopée est largement imprévisible. Naturellement, une fois qu'une stratégie est retenue elle a des chances d'être irréversible : sa mise en oeuvre n'est pas instantanée mais s'étend au contraire sur une certaine durée. Il en résulte que certains acteurs seront plus ou moins profondément impliqués dans sa défense et s'opposeront à ce qu'elle soit remise en question. En outre, un changement de stratégie peut comporter des coûts collectifs supérieurs aux avantages que procurerait une stratégie nouvelle. Ces considérations contribuent à expliquer, par exemple, pourquoi des sociétés très comparables du point de vue économique, ont des traditions syndicales très contrastées. Plus généralement, elles expliquent l'« autonomie relative » des institutions les unes par rapport aux autres, ainsi que des institutions par rapport aux « structures ».
Mais il importe surtout de souligner qu'il peut exister dans les systèmes sociaux une indétermination objective. Cette indétermination apparaît dans un premier cas de figure : lorsque la structure d'un système est telle qu'elle laisse à certains au moins des acteurs inclus dans le système une autonomie telle qu'ils peuvent effectivement procéder à des choix entre des options contrastées, et que les acteurs n'ont pas de préférences prévisibles par rapport à ces options. Une situation de ce type peut se produire par exemple si : 1) certains acteurs sont indifférents entre des fins possibles, 2) s'ils sont dans l'incapacité de déterminer les actions les mieux accordées à leurs préférences <ref>cf. article '''Rationalité''' du ''Dictionnaire critique ...''</ref>, 3) si leur choix est soumis au « paradoxe de l'information » (pour acquérir une quantité optimale d'information il faut connaître sa valeur; mais on ne peut décider de la valeur d'une information qu'on ne possède pas encore). Dans les trois hypothèses, l'acteur se conduira de manière objectivement aléatoire. L'âne de Buridan (deuxième cas de figure) « choisira » certainement un des deux sacs d'avoine, mais son choix ne peut être que le produit du hasard. Dans une situation de ce genre le système est partiellement indéterminé. En effet, l'évolution future du système dépend des choix que vont faire les acteurs (choix dont les conséquences peuvent éventuellement être irréversibles) et le système ouvre effectivement des possibilités de choix; mais ces choix eux-mêmes ne sont pas prévisibles. L'état du système en ''t'' + 1 ne peut donc être déterminé à partir de son état en ''t''. Il n'y a aucun intérêt à supposer que le choix fait par l'acteur dépend toujours, même lorsque celui-ci s'estime en état d'indifférence par rapport aux options qui s'ouvrent à lui, de variables logées dans la « structure de sa personnalité ». Il est vrai que, dans certains cas, les goûts ou aspirations de l'acteur peuvent permettre de trancher entre des options. Mais il est aussi des cas de réelle indifférence : lorsque par exemple deux options A et B offrent l'une et l'autre des avantages et des désavantages, que ces avantages et désavantages ne sont pas clairement comparables et qu'ils ont des probabilités difficilement appréciables par l'acteur de se produire. Ainsi, des responsables syndicaux ne peuvent manquer de se donner pour objectif de maintenir et éventuellement d'accroître leur clientèle. Cet objectif fixé, plusieurs moyens (dans certaines circonstances historiques) peuvent être utilisés pour y parvenir : offrir aux syndiqués des services que ceux-ci sont susceptibles d'apprécier, tenter de contrôler l'entrée dans la profession, etc. Dans certains cas, ces différents moyens peuvent être inégalement efficaces et coûteux. Dans d'autres cas, les responsables peuvent se trouver dans une situation d'indifférence entre les moyens possibles, de sorte que la stratégie qui sera finalement adopée est largement imprévisible. Naturellement, une fois qu'une stratégie est retenue elle a des chances d'être irréversible : sa mise en oeuvre n'est pas instantanée mais s'étend au contraire sur une certaine durée. Il en résulte que certains acteurs seront plus ou moins profondément impliqués dans sa défense et s'opposeront à ce qu'elle soit remise en question. En outre, un changement de stratégie peut comporter des coûts collectifs supérieurs aux avantages que procurerait une stratégie nouvelle. Ces considérations contribuent à expliquer, par exemple, pourquoi des sociétés très comparables du point de vue économique, ont des traditions syndicales très contrastées. Plus généralement, elles expliquent l'« autonomie relative » des institutions les unes par rapport aux autres, ainsi que des institutions par rapport aux « structures ».


Le fait qu'il existe des structures plaçant les acteurs dans une situation d'indifférence est une évidence que les sociologues ont parfois peine à reconnaître. La raison en est sans doute dans un contresens épistémologique. On a parfois tendance à considérer que les situations d'indétermination sont des situations à propos desquelles l'observateur n'a rien à dire. Mais s'il ne prend pas en compte l'indétermination objective produite par certaines structures, le sociologue se condamne à l'impuissance. Ainsi, pour expliquer que la révolution industrielle ait été associée à des formes différente d'action syndicale, il faut montrer que certaines structures et conjonctures historiques offrent des options entre lesquelles les acteurs se perçoivent (et ont de bonnes raisons de se percevoir) en état d'indifférence. L'usage fait par certains sociologues des instruments statistiques est instructif à cet égard. Lorsqu'un sociologue observe une corrélation, éventuellement très faible entre deux variables X et Y, il retient souvent seulement l'existence de la corrélation (c'est-à-dire le fait qu'elle soit non nulle) et oublie d'en considérer la faible valeur absolue. Mais rendre compte d'une corrélation, c'est non seulement expliquer pourquoi elle est non nulle, mais aussi pourquoi elle est située dans telle ou telle zone de valeurs. Or, parfois, une corrélation est faibl parce qu'elle résulte de structures donnant aux acteurs des possibilités de choix entre des options par rapport auxquelles ils ont des chances de se percevoir comme indifférents.
Le fait qu'il existe des structures plaçant les acteurs dans une situation d'indifférence est une évidence que les sociologues ont parfois peine à reconnaître. La raison en est sans doute dans un contresens épistémologique. On a parfois tendance à considérer que les situations d'indétermination sont des situations à propos desquelles l'observateur n'a rien à dire. Mais s'il ne prend pas en compte l'indétermination objective produite par certaines structures, le sociologue se condamne à l'impuissance. Ainsi, pour expliquer que la révolution industrielle ait été associée à des formes différente d'action syndicale, il faut montrer que certaines structures et conjonctures historiques offrent des options entre lesquelles les acteurs se perçoivent (et ont de bonnes raisons de se percevoir) en état d'indifférence. L'usage fait par certains sociologues des instruments statistiques est instructif à cet égard. Lorsqu'un sociologue observe une corrélation, éventuellement très faible entre deux variables X et Y, il retient souvent seulement l'existence de la corrélation (c'est-à-dire le fait qu'elle soit non nulle) et oublie d'en considérer la faible valeur absolue. Mais rendre compte d'une corrélation, c'est non seulement expliquer pourquoi elle est non nulle, mais aussi pourquoi elle est située dans telle ou telle zone de valeurs. Or, parfois, une corrélation est faibl parce qu'elle résulte de structures donnant aux acteurs des possibilités de choix entre des options par rapport auxquelles ils ont des chances de se percevoir comme indifférents.
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Le double fait que certains systèmes sociaux : 1) déterminent des champs de possibilités entre lesquels certains acteurs peuvent être indifférents, 2) engendrent une demande d'innovations, dont le contenu peut être parfaitement prévisible, introduit une indétermination objective. A quoi il faut ajouter que l'indétermination croît à mesure que l'observateur situé en ''t'' cherche à prévoir l'évolution du système à une période plus éloignée de ''t''. Car, si certains systèmes sociaux comportement une indétermination objective, tous les systèmes opposent à l'observateur une indétermination subjective d'autant plus grande que la distance croît entre ''t'', l'« instant » où est effectué la prévision, et ''t'' + ''k'', l'« instant » sur lequel porte la prévision. Cette indétermination subjective résulte simplement de ce que les actions des acteurs inclus dans un système social comportent pratiquement toujours des conséquences qui débordent à la fois les intentions des acteurs et les capacités d'anticipation des observateurs. Naturellement, il faut aussi tenir compte du fait que l'observateur n'est pas toujours capable d'une distanciation et d'une décentration suffisante et qu'il a parfois tendance à tomber dans cette forme particulière de socio-centrisme qui consiste à projeter dans le futur des éléments empruntés à la situation qui est la sienne à l'instant ''t''.
Le double fait que certains systèmes sociaux : 1) déterminent des champs de possibilités entre lesquels certains acteurs peuvent être indifférents, 2) engendrent une demande d'innovations, dont le contenu peut être parfaitement prévisible, introduit une indétermination objective. A quoi il faut ajouter que l'indétermination croît à mesure que l'observateur situé en ''t'' cherche à prévoir l'évolution du système à une période plus éloignée de ''t''. Car, si certains systèmes sociaux comportement une indétermination objective, tous les systèmes opposent à l'observateur une indétermination subjective d'autant plus grande que la distance croît entre ''t'', l'« instant » où est effectué la prévision, et ''t'' + ''k'', l'« instant » sur lequel porte la prévision. Cette indétermination subjective résulte simplement de ce que les actions des acteurs inclus dans un système social comportent pratiquement toujours des conséquences qui débordent à la fois les intentions des acteurs et les capacités d'anticipation des observateurs. Naturellement, il faut aussi tenir compte du fait que l'observateur n'est pas toujours capable d'une distanciation et d'une décentration suffisante et qu'il a parfois tendance à tomber dans cette forme particulière de socio-centrisme qui consiste à projeter dans le futur des éléments empruntés à la situation qui est la sienne à l'instant ''t''.


Des processus sociaux partiels de type évolutif (le développement des sciences, des techniques et généralement des connaissances) ont pendant longtemps renforcé les sociologues dans l'idée que les systèmes sociaux obéissaient à un déterminisme de type laplacien. Par ailleurs, la croyance au déterminisme universel leur paraissait une condition de possibilité de toute science. Le fait incontestable que certains processus sont aisément prévisibles (cf. les « tendances lourdes » des économistes) joint au malaise épistémologique que provoque l'idée d'un système objectivement indéterminé (même si cette indétermination est partielle) devait rendre beaucoup de sociologues plus laplaciens que Laplace. Aujourd'hui encore un sociologue, qui observe une corrélation faible entre deux phénomènes, aura tendance soit à considérer la faiblesse de la corrélation comme le produits d'erreurs d'observation, soit à admettre sans discussion que la corrélation serait portée au maximum s'il était possible d'observer l'intégralité des facteurs agissant sur la variable indépendante. Les deux interprétations sont équivalentes par rapport à une question fondamentale : elles écartent l'une et l'autre la possibilité de l'indétermination objective. Mais l'existence d'une indétermination objective n'est pas un obstacle à l'explication scientifique. Comme les exemples sommairement développés ci-dessus suffisent à le démontrer, on peut ''expliquer'' que certaines situations définissent des « solutions » possibles entre lesquelles les acteurs sont indifférents. De même, on peut ''expliquer'' que certaines structures soient porteuses d'appels à l'innovation dont le contenu peut être dans certains cas pour des raisons qu'on peut elles-mêmes analyser, difficilement prévisible. Contrairement à ce qu'avance Thom, la vue selon laquelle le déterminisme serait un postulat indispensable à l'explication scientifique peut, dans le domaine des sciences sociales du moins, non pas rendre possible, mais au contraire contribuer à inhiber l'explication.
Des processus sociaux partiels de type évolutif (le développement des sciences, des techniques et généralement des connaissances) ont pendant longtemps renforcé les sociologues dans l'idée que les systèmes sociaux obéissaient à un déterminisme de type laplacien. Par ailleurs, la croyance au déterminisme universel leur paraissait une condition de possibilité de toute science. Le fait incontestable que certains processus sont aisément prévisibles <ref>cf. les « tendances lourdes » des économistes</ref> joint au malaise épistémologique que provoque l'idée d'un système objectivement indéterminé (même si cette indétermination est partielle) devait rendre beaucoup de sociologues plus laplaciens que Laplace. Aujourd'hui encore un sociologue, qui observe une corrélation faible entre deux phénomènes, aura tendance soit à considérer la faiblesse de la corrélation comme le produits d'erreurs d'observation, soit à admettre sans discussion que la corrélation serait portée au maximum s'il était possible d'observer l'intégralité des facteurs agissant sur la variable indépendante. Les deux interprétations sont équivalentes par rapport à une question fondamentale : elles écartent l'une et l'autre la possibilité de l'indétermination objective. Mais l'existence d'une indétermination objective n'est pas un obstacle à l'explication scientifique. Comme les exemples sommairement développés ci-dessus suffisent à le démontrer, on peut ''expliquer'' que certaines situations définissent des « solutions » possibles entre lesquelles les acteurs sont indifférents. De même, on peut ''expliquer'' que certaines structures soient porteuses d'appels à l'innovation dont le contenu peut être dans certains cas pour des raisons qu'on peut elles-mêmes analyser, difficilement prévisible. Contrairement à ce qu'avance Thom, la vue selon laquelle le déterminisme serait un postulat indispensable à l'explication scientifique peut, dans le domaine des sciences sociales du moins, non pas rendre possible, mais au contraire contribuer à inhiber l'explication.
 
 
== Notes ==
 
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