Différences entre les versions de « Friedrich A. Hayek:La politique du desperado »

Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 34 : Ligne 34 :
===Une dérive vers le socialisme===
===Une dérive vers le socialisme===


C'est là que réside l'impossibilité d'une troisième voie entre socialisme et capitalisme. L'interventionnisme ne peut en effet se maintenir à un niveau constant d'action de l'Etat. Il conduit nécessairement à un accroissement du rôle des pouvoirs publics. Cet accroissement n'a pas de limites et, si rien n'est fait pour empêcher le processus d'aller à son terme, le capitalisme marchand est remplacé par le socialisme planificateur dans lequel à l'Etat central dirige l'activité économique et limite la liberté individuelle. La société de marché est remplacée par le totalitarisme. Pourquoi une telle évolution est-elle inévitable ?
C'est là que réside l'impossibilité d'une troisième voie entre socialisme et capitalisme. L'interventionnisme ne peut, en effet, se maintenir à un niveau constant d'action de l'Etat. Il conduit nécessairement à un accroissement du rôle des pouvoirs publics. Cet accroissement n'a pas de limites et, si rien n'est fait pour empêcher le processus d'aller à son terme, le capitalisme marchand est remplacé par le socialisme planificateur dans lequel à l'Etat central dirige l'activité économique et limite la liberté individuelle. La société de marché est remplacée par le totalitarisme. Pourquoi une telle évolution est-elle inévitable ?


La raison essentielle réside pour les Autrichiens dans l'inefficacité incontournable de l'Etat. Celui-ci ne peut atteindre ses objectifs et, Mises insiste sur ce point, le résultat obtenu rend la situation pire « du propre point de vue du pouvoir et de ceux qui appuient l'intervention ». Les agents économiques ne sont pas, en effet, passifs à l'égard de l'action publique et c'est ce qui la rend inefficace. Prenons un exemple. Supposons un gouvernement qui considère un bien essentiel aux individus. Il souhaite alors que ce bien soit accessible à tous et impose un prix maximum. Ce prix est inférieur à celui d'un marché non entravé. La demande est alors supérieure à l'offre et puisque le prix ne permet plus d'ajuster les souhaits des acheteurs et des vendeurs, il y aura pénurie. C'est alors l'Etat ou l'administration qui décidera quels groupes ou quels individus pourront bénéficier de ce bien. C'est lui qui décidera de la règle de rationnement. Ce n'est cependant qu'un premier effet du contrôle des prix. Le second provient de la réaction des producteurs. Si le prix est limité, cela signifie que les profits seront réduits. Certains s'orienteront donc vers la production d'autres biens. La production du ou des biens dont le prix est contrôlé baissera. La situation de pénurie sera aggravée. En voulant favoriser la diffusion de bien au plus grand nombre, l'Etat aura obtenu l'effet inverse : la quantité produite sera réduite. Un même phénomène se produit lorsque l'Etat augmente les impôts. Cette augmentation réduit la production de biens taxés puisqu'elle accroît les prix. Ainsi, il y aura un taux d'imposition au-delà duquel la recette fiscale baisse. Comme le soutien Mises : « les prélèvements sur le capital, les droits de transmission en matière de succession et de biens fonciers, les impôts sur le revenu seront d'eux-mêmes destructeurs de leur propre assiette lorsque leur taux est exagéré » (1985, p. 778).
La raison essentielle réside pour les Autrichiens dans l'inefficacité incontournable de l'Etat. Celui-ci ne peut atteindre ses objectifs et, Mises insiste sur ce point, le résultat obtenu rend la situation pire « du propre point de vue du pouvoir et de ceux qui appuient l'intervention ». Les agents économiques ne sont pas, en effet, passifs à l'égard de l'action publique et c'est ce qui la rend inefficace. Prenons un exemple. Supposons un gouvernement qui considère un bien essentiel aux individus. Il souhaite alors que ce bien soit accessible à tous et impose un prix maximum. Ce prix est inférieur à celui d'un marché non entravé. La demande est alors supérieure à l'offre et puisque le prix ne permet plus d'ajuster les souhaits des acheteurs et des vendeurs, il y aura pénurie. C'est alors l'Etat ou l'administration qui décidera quels groupes ou quels individus pourront bénéficier de ce bien. C'est lui qui décidera de la règle de rationnement. Ce n'est cependant qu'un premier effet du contrôle des prix. Le second provient de la réaction des producteurs. Si le prix est limité, cela signifie que les profits seront réduits. Certains s'orienteront donc vers la production d'autres biens. La production du ou des biens dont le prix est contrôlé baissera. La situation de pénurie sera aggravée. En voulant favoriser la diffusion de bien au plus grand nombre, l'Etat aura obtenu l'effet inverse : la quantité produite sera réduite. Un même phénomène se produit lorsque l'Etat augmente les impôts. Cette augmentation réduit la production de biens taxés puisqu'elle accroît les prix. Ainsi, il y aura un taux d'imposition au-delà duquel la recette fiscale baisse. Comme le soutien Mises : « les prélèvements sur le capital, les droits de transmission en matière de succession et de biens fonciers, les impôts sur le revenu seront d'eux-mêmes destructeurs de leur propre assiette lorsque leur taux est exagéré » (1985, p. 778).
13

modifications

Menu de navigation