Différences entre les versions de « Friedrich A. Hayek:La politique du desperado »

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==Le refus du plein-emploi comme objectif de politique économique==
==Le refus du plein-emploi comme objectif de politique économique==


sans rejeter l'existence d'un équilibre de sous-emploi, Hayek refuse de donner à la politique économique la responsabilité de l'atteinte du plein-emploi. À cela deux raisons principales. D'une part, le plein-emploi ne peut selon lui être atteint à court terme. D'autre part, cet objectif est en fait inutile car l'équilibre de sous-emploi est nécessairement instable.
Sans rejeter l'existence d'un équilibre de sous-emploi, Hayek refuse de donner à la politique économique la responsabilité de l'atteinte du plein-emploi. À cela deux raisons principales. D'une part, le plein-emploi ne peut selon lui être atteint à court terme. D'autre part, cet objectif est en fait inutile car l'équilibre de sous-emploi est nécessairement instable.


===Un objectif inaccessible===
===Un objectif inaccessible===


c'est la possibilité d'atteindre, grâce à l'intervention de l'Etat, un équilibre stable de plein-emploi que Hayek va s'attacher à critiquer. Le fond de l'argumentation repose sur l'impossibilité de considérer l'appareil productif comme un tout homogène et sur le refus de raisonner en termes de moyenne. Un taux de chômage moyen n'a donc pas de signification pour Hayek. Le taux de chômage est nécessairement différent selon les stades. Puisque le chômage résulte des phases d'expansion antérieures et puisque ce sont les stades qui produisent des biens d'investissement qui sont les premiers atteints, le taux de chômage sera plus élevé dans les industries qui produisent des biens d'investissement. Que peut faire alors la politique économique ? Elle doit augmenter en priorité l'emploi dans ces industries. Mais les travailleurs nouvellement employés auront des ressources accrues et ils pourront, grâce à elles, augmenter leur demande de biens de consommation. Ils pousseront alors le prix de si bien à la hausse. L'effet Ricardo entrera alors en action. Dans les industries de biens de consommation la hausse de prix correspond à une baisse des salaires réels et conduits les entrepreneurs à réduire leur demande de biens d'équipement pour un montant donné de la demande finale. Si, dans un premier temps, cette demande augmente suffisamment, le chômage peut continuer à décroître dans les industries de biens d'investissement. Mais le retournement se produira nécessairement avant que le plein-emploi ne soit atteint. Même dans le cas où il pourrait être réalisé, la logique même du processus économique le rend fragile. Les mécanismes de sa remise en cause sont déjà présents dans le processus dont il est l'aboutissement.
c'est la possibilité d'atteindre, grâce à l'intervention de l'Etat, un équilibre stable de plein-emploi que Hayek va s'attacher à critiquer. Le fond de l'argumentation repose sur l'impossibilité de considérer l'appareil productif comme un tout homogène et sur le refus de raisonner en termes de moyenne. Un taux de chômage moyen n'a donc pas de signification pour Hayek. Le taux de chômage est nécessairement différent selon les stades. Puisque le chômage résulte des phases d'expansion antérieures et puisque ce sont les stades qui produisent des biens d'investissement qui sont les premiers atteints, le taux de chômage sera plus élevé dans les industries qui produisent des biens d'investissement. Que peut faire alors la politique économique ? Elle doit augmenter en priorité l'emploi dans ces industries. Mais les travailleurs nouvellement employés auront des ressources accrues et ils pourront, grâce à elles, augmenter leur demande de biens de consommation. Ils pousseront alors le prix de ces biens à la hausse. L'effet Ricardo entrera alors en action. Dans les industries de biens de consommation la hausse de prix correspond à une baisse des salaires réels et conduit les entrepreneurs à réduire leur demande de biens d'équipement pour un montant donné de la demande finale. Si, dans un premier temps, cette demande augmente suffisamment, le chômage peut continuer à décroître dans les industries de biens d'investissement. Mais le retournement se produira nécessairement avant que le plein-emploi ne soit atteint. Même dans le cas où il pourrait être réalisé, la logique même du processus économique le rend fragile. Les mécanismes de sa remise en cause sont déjà présents dans le processus dont il est l'aboutissement.


Hayek ne nie donc pas que le chômage puisse être fortement réduit par la politique économique. Il affirme simplement que le haut niveau d'emploi qui peut être atteint ne peut se maintenir durablement. Une telle politique ne saurait donc être justifiée pour des raisons économiques. Elle peut seulement l'être, dans certain contexte pour des raisons politiques. Par exemple lorsque, dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, la montée du nazisme rendait urgente une réduction rapide du chômage. C'est pour cette raison qu'il qualifie une telle intervention de « politique du desperado ».
Hayek ne nie donc pas que le chômage puisse être fortement réduit par la politique économique. Il affirme simplement que le haut niveau d'emploi qui peut être atteint ne peut se maintenir durablement. Une telle politique ne saurait donc être justifiée pour des raisons économiques. Elle peut seulement l'être, dans certain contexte pour des raisons politiques. Par exemple lorsque, dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, la montée du nazisme rendait urgente une réduction rapide du chômage. C'est pour cette raison qu'il qualifie une telle intervention de « politique du desperado ».


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