Différences entre les versions de « Friedrich A. Hayek:La politique du desperado »

Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 113 : Ligne 113 :
===Un objectif inutile===
===Un objectif inutile===


chez Keynes, la nécessité d'intervention de l'Etat résulte, entre autres, de la possible stabilité d'un équilibre de sous-emploi. Il nie ainsi que le marché soit régi par des mécanismes autorégulateurs. Pour Hayek cette position reflète son incompréhension du rôle des prix et son manque d'une véritable théorie du capital. Il s'agit donc de montrer que l'équilibre de sous-emploi est instable : il existe des forces endogènes au marché qui expliquent l'impossibilité d'un maintien durable d'un tel équilibre. En fait, il existe deux équilibres de sous-emploi chez Hayek.
Chez Keynes, la nécessité d'intervention de l'Etat résulte, entre autres, de la possible stabilité d'un équilibre de sous-emploi. Il nie ainsi que le marché soit régi par des mécanismes autorégulateurs. Pour Hayek cette position reflète son incompréhension du rôle des prix et son manque d'une véritable théorie du capital. Il s'agit donc de montrer que l'équilibre de sous-emploi est instable : il existe des forces endogènes au marché qui expliquent l'impossibilité d'un maintien durable d'un tel équilibre. En fait, il existe deux équilibres de sous-emploi chez Hayek.


Le premier est lié à la phase de dépression. Il correspond à une situation dans laquelle l'offre et la demande de biens ont cessé de baisser et se sont stabilisées à un niveau d'activité très bas. C'est un équilibre que Hayek appelle un « quasi équilibre temporaire de sous-emploi ». Il est temporaire en effet en conséquence de l'effet Ricardo. Nous sommes simplement dans la situation que nous avons vue précédemment. Puisque l'activité est faible, le niveau des prix et bas et les salaires réels élevés. Les entrepreneurs sont incités à augmenter la demande de biens d'investissement. Progressivement, le chômage dans les industries qui fabriquent ces biens diminue. La reprise s'enclenche de manière spontanée par le simple jeu des variations de prix. L'intervention de l'Etat est donc inutile.
Le premier est lié à la phase de dépression. Il correspond à une situation dans laquelle l'offre et la demande de biens ont cessé de baisser et se sont stabilisées à un niveau d'activité très bas. C'est un équilibre que Hayek appelle un « quasi équilibre temporaire de sous-emploi ». Il est temporaire, en effet, en conséquence de l'effet Ricardo. Nous sommes simplement dans la situation que nous avons vue précédemment. Puisque l'activité est faible, le niveau des prix et bas et les salaires réels élevés. Les entrepreneurs sont incités à augmenter la demande de biens d'investissement. Progressivement, le chômage dans les industries qui fabriquent ces biens diminue. La reprise s'enclenche de manière spontanée par le simple jeu des variations de prix. L'intervention de l'Etat est donc inutile.


Elle est inutile, en outre, parce qu'elle ne peut, en aucun cas, supprimer le chômage. C'est ici qu'intervient le second concept d'équilibre de sous-emploi. Il existe en effet selon lui, un « maximum à court terme d'emploi stable ». Ce maximum ne correspond pas à une situation dans laquelle le chômage serait supprimé (c'est donc bien un équilibre de sous-emploi). Contrairement à l'expression employée, il n'est pas vraiment stable. Il correspond simplement au niveau d'emplois maximum qui pourrait être atteints si le taux d'intérêt pouvait augmenter (et donc freiner la hausse des profits qui met en mouvement l'effet Ricardo). Puisque, par hypothèse, les entrepreneurs peuvent emprunter à un taux d'intérêt constant, le niveau d'emplois mis en oeuvre sera supérieur. Il conduira nécessairement un processus explosif qui débouchera sur une crise ultérieure. La conséquence est alors claire : une politique qui chercherait à relancer l'activité ne ferait qu'accélérer le processus qui conduit à la crise. Cette critique sincère donc bien dans le type argumentation contre l'interventionnisme présent chez Hayek comme chez Mises : l'état ne peut atteindre ses objectifs. Il produit l'effet inverse de ce qu'il cherchait à atteindre.
Elle est inutile, en outre, parce qu'elle ne peut, en aucun cas, supprimer le chômage. C'est ici qu'intervient le second concept d'équilibre de sous-emploi. Il existe en effet selon lui, un « maximum à court terme d'emploi stable ». Ce maximum ne correspond pas à une situation dans laquelle le chômage serait supprimé (c'est donc bien un équilibre de sous-emploi). Contrairement à l'expression employée, il n'est pas vraiment stable. Il correspond simplement au niveau d'emplois maximum qui pourrait être atteints si le taux d'intérêt pouvait augmenter (et donc freiner la hausse des profits qui met en mouvement l'effet Ricardo). Puisque, par hypothèse, les entrepreneurs peuvent emprunter à un taux d'intérêt constant, le niveau d'emplois mis en oeuvre sera supérieur. Il conduira nécessairement un processus explosif qui débouchera sur une crise ultérieure. La conséquence est alors claire : une politique qui chercherait à relancer l'activité ne ferait qu'accélérer le processus qui conduit à la crise. Cette critique sincère entre donc bien dans le type d'argumentation contre l'interventionnisme présent chez Hayek comme chez Mises : l'état ne peut atteindre ses objectifs. Il produit l'effet inverse de ce qu'il cherchait à atteindre.


==Un objectif nécessairement modeste==
==Un objectif nécessairement modeste==
13

modifications

Menu de navigation