Différences entre les versions de « Pascal Salin:Non la pensée unique n'est pas néolibérale »

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Il faut savoir gré à Marianne d'avoir ouvert un grand débat en présentant son dossier sur le libéralisme dans son numéro du 18 août. Et je lui sais personnellement gré de donner la parole au libéral que je suis. En ouvrant ce dossier, Marianne pourrait nous inviter à dépasser les oppositions traditionnelles entre droite et gauche pour y substituer un débat que je crois autrement important. Mais la fenêtre ainsi ouverte est aussitôt refermée, comme en témoignent la présentation des libéraux comme membres d'une secte et le rapprochement établi entre libéralisme et stalinisme. Car les libéraux ont toujours été les seuls à s'opposer à tous les totalitarismes, qu'ils soient staliniens, maoïstes, hitlériens ou fascistes. Ils ont aussi été les seuls à s'opposer avec constance à toutes les entreprises colonialistes.
Il faut savoir gré à Marianne d'avoir ouvert un grand débat en présentant son dossier sur le libéralisme dans son numéro du 18 août. Et je lui sais personnellement gré de donner la parole au libéral que je suis. En ouvrant ce dossier, Marianne pourrait nous inviter à dépasser les oppositions traditionnelles entre droite et gauche pour y substituer un débat que je crois autrement important. Mais la fenêtre ainsi ouverte est aussitôt refermée, comme en témoignent la présentation des libéraux comme membres d'une secte et le rapprochement établi entre libéralisme et [https://wikiberal.org/wiki/Stalinisme stalinisme]. Car les libéraux ont toujours été les seuls à s'opposer à tous les totalitarismes, qu'ils soient staliniens, maoïstes, hitlériens ou fascistes. Ils ont aussi été les seuls à s'opposer avec constance à toutes les entreprises colonialistes.


L'opposition faite par Marianne entre libéraux et néolibéraux, si elle facilite l'instruction du procès, est parfaitement incompréhensible. Reprenons donc les choses à la base. Il existe deux visions irréconciliables de la société: l'une est individualiste et l'autre collectiviste. Cette opposition est si fondamentale qu'il est de fait étonnant de présenter les défenseurs de la vision individualiste comme les membres d'une secte. Une autre manière de présenter les choses consiste à opposer les libéraux à ce que Friedrich Hayek appelait les constructivistes, c'est-à-dire ceux qui désirent construire la société conformément à leurs voeux, quand le vrai libéral accepte le changement sans savoir où il conduira. Ce qui implique de sa part une très grande modestie et un très grand respect d'autrui, quel qu'il soit: au lieu de penser que la raison est l'apanage d'une petite minorité d'hommes, sortes d'ingénieurs sociaux (qu'ils soient désignés démocratiquement ou autrement), le vrai libéral a confiance dans la capacité de chacun à déterminer son destin, à condition que les droits de tous soient définis et respectés. Le libéral n'a donc pas de «modèle de société» clefs en main à proposer, contrairement à ce que prétend Marianne.
L'opposition faite par Marianne entre libéraux et néolibéraux, si elle facilite l'instruction du procès, est parfaitement incompréhensible. Reprenons donc les choses à la base. Il existe deux visions irréconciliables de la société: l'une est individualiste et l'autre collectiviste. Cette opposition est si fondamentale qu'il est de fait étonnant de présenter les défenseurs de la vision individualiste comme les membres d'une secte. Une autre manière de présenter les choses consiste à opposer les libéraux à ce que Friedrich Hayek appelait les constructivistes, c'est-à-dire ceux qui désirent construire la société conformément à leurs voeux, quand le vrai libéral accepte le changement sans savoir où il conduira. Ce qui implique de sa part une très grande modestie et un très grand respect d'autrui, quel qu'il soit: au lieu de penser que la raison est l'apanage d'une petite minorité d'hommes, sortes d'ingénieurs sociaux (qu'ils soient désignés démocratiquement ou autrement), le vrai libéral a confiance dans la capacité de chacun à déterminer son destin, à condition que les droits de tous soient définis et respectés. Le libéral n'a donc pas de «modèle de société» clefs en main à proposer, contrairement à ce que prétend Marianne.
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