Différences entre les versions de « Alexis de Tocqueville:De la démocratie et du libéralisme »

aucun résumé de modification
 
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Alexis de Tocqueville}}
{{Infobox Alexis de Tocqueville}}
{{titre2|De la démocratie et du libéralisme|Analyse de Catallaxia|}}
{{titre2|De la démocratie et du libéralisme|Analyse de Catallaxia|}}
<div class="text">
Pas plus que Constant et Guizot, Tocqueville n'a eu le choix de son sujet : est-il possible de "terminer", de "fixer", la Révolution ? Comment construire les institutions politiques adéquates à la nouvelle société ? Pourtant ce sujet se présente à lui sous un jour tout différent. LA question du régime représentatif, de ses fondements, de son organisation, de son fonctionnement perd son importance primordiale. Pour Constant et Guizot, ce qui faisait problème, c'était le représentant ou la représentation : comment garantir en les représentant cet ensemble de propriétés ou d'opinions qui constituent la société ? Comment découvrir et faire participer au pouvoir politique les "supériorités naturelles" que recèle cette dernière ? Pour Tocqueville, devient problématique ce qui est à représenter : cette "société", cet "état social", que Constant et Guizot considéraient comme un donné clair et distinct apporté par l'histoire en même temps que conforme à la nature, apparaît à Tocqueville comme le site d'un processus mystérieux, absolument inédit et suprêmement important. L'égalité, caractéristique du nouvel état social, n'est plus seulement pour lui l'"hypothèse" en vertu de laquelle le nouveau régime, abolissant tout privilège de naissance, accorde à chacun des droits égaux, c'est un principe infiniment actif qui bouleverse tous les aspects de la vie humaine. L'égalité politique n'est pas un état, c'est un processus - l'"égalisation croissante des conditions" - dont il est très difficile de concevoir le terme.
Pas plus que Constant et Guizot, Tocqueville n'a eu le choix de son sujet : est-il possible de "terminer", de "fixer", la Révolution ? Comment construire les institutions politiques adéquates à la nouvelle société ? Pourtant ce sujet se présente à lui sous un jour tout différent. LA question du régime représentatif, de ses fondements, de son organisation, de son fonctionnement perd son importance primordiale. Pour Constant et Guizot, ce qui faisait problème, c'était le représentant ou la représentation : comment garantir en les représentant cet ensemble de propriétés ou d'opinions qui constituent la société ? Comment découvrir et faire participer au pouvoir politique les "supériorités naturelles" que recèle cette dernière ? Pour Tocqueville, devient problématique ce qui est à représenter : cette "société", cet "état social", que Constant et Guizot considéraient comme un donné clair et distinct apporté par l'histoire en même temps que conforme à la nature, apparaît à Tocqueville comme le site d'un processus mystérieux, absolument inédit et suprêmement important. L'égalité, caractéristique du nouvel état social, n'est plus seulement pour lui l'"hypothèse" en vertu de laquelle le nouveau régime, abolissant tout privilège de naissance, accorde à chacun des droits égaux, c'est un principe infiniment actif qui bouleverse tous les aspects de la vie humaine. L'égalité politique n'est pas un état, c'est un processus - l'"égalisation croissante des conditions" - dont il est très difficile de concevoir le terme.


Ligne 125 : Ligne 126 :


16 : Réponse à Bordes, in Oeuvres, Pléiade, p.72.</small>  
16 : Réponse à Bordes, in Oeuvres, Pléiade, p.72.</small>  
</div>
[[wl:Alexis de Tocqueville]]
[[wl:Alexis de Tocqueville]]
{{Alexis de Tocqueville}}
{{Alexis de Tocqueville}}
3 471

modifications