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{{Infobox Philippe Simonnot}}
{{titre2|Sur L'Erreur économique|Analyse d'Albin Guibert|}}
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Peut-être est-ce parce que l'économie n'existe qu'en raison de l'action humaine - et qu'elle suppose donc la liberté - qu'elle fait l'objet de tant de fausses interprétations et de tentatives de déstabilisation de la part des experts et des hommes politiques. De Keynes aux propos alarmistes du Club de Rome, nombreux sont les exemples de théories dites économiques qui ont servi à asseoir le pouvoir des hommes de l'État. Ainsi, le rapport des thuriféraires de la croissance zéro, qui prédisait sur un ton malthusien une pénurie généralisée des matières premières, fut employé comme alibi par les émirs du Golfe pour augmenter le prix du pétrole (laquelle augmentation permit aux politiciens occidentaux d'imposer de nouvelles réglementations). Le moindre mérite du nouveau livre de Philippe Simonnot n'est pas de souligner cette récupération des thèses les plus aberrantes par les divers gouvernements. Dans certains cas, on peut même parler de complicité de la part des économistes.  
Peut-être est-ce parce que l'économie n'existe qu'en raison de l'action humaine - et qu'elle suppose donc la liberté - qu'elle fait l'objet de tant de fausses interprétations et de tentatives de déstabilisation de la part des experts et des hommes politiques. De Keynes aux propos alarmistes du Club de Rome, nombreux sont les exemples de théories dites économiques qui ont servi à asseoir le pouvoir des hommes de l'État. Ainsi, le rapport des thuriféraires de la croissance zéro, qui prédisait sur un ton malthusien une pénurie généralisée des matières premières, fut employé comme alibi par les émirs du Golfe pour augmenter le prix du pétrole (laquelle augmentation permit aux politiciens occidentaux d'imposer de nouvelles réglementations). Le moindre mérite du nouveau livre de Philippe Simonnot n'est pas de souligner cette récupération des thèses les plus aberrantes par les divers gouvernements. Dans certains cas, on peut même parler de complicité de la part des économistes.  


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Cette idée que l'État peut jouer quelque rôle dans les affaires économiques ne se retrouve pas seulement chez les philosophes et politiciens socialistes. Pour s'en convaincre, il suffit d'ailleurs d'observer l'acquiescement des gouvernants de toute tendance au protectionnisme des antimondialistes - ce qui est logique, vu que ces derniers réclament toujours plus d'État. En vérité, tout ceci découle d'une mauvaise compréhension de l'action humaine. Déjà Aristote n'avait pas saisi les lois de l'échange et s'était empêtré dans d'inextricables ratiocinations. Et celui que l'on tient à tort pour le père de la science économique moderne, Adam Smith, l'a surtout fait régresser. Alors qu'un Condillac avait parfaitement compris le caractère subjectif de la valeur, le philosophe écossais lui a substitué la valeur-travail. Ce dernier concept fut relayé par Ricardo avant d'être, on le sait, repris par Marx qui s'en servit pour élaborer sa théorie de « l'exploitation capitaliste ». On s'aperçoit ainsi qu'il existe une sorte de généalogie de l'erreur économique - qui débouche sur la négation pure et simple de la liberté humaine.  
Cette idée que l'État peut jouer quelque rôle dans les affaires économiques ne se retrouve pas seulement chez les philosophes et politiciens socialistes. Pour s'en convaincre, il suffit d'ailleurs d'observer l'acquiescement des gouvernants de toute tendance au protectionnisme des antimondialistes - ce qui est logique, vu que ces derniers réclament toujours plus d'État. En vérité, tout ceci découle d'une mauvaise compréhension de l'action humaine. Déjà Aristote n'avait pas saisi les lois de l'échange et s'était empêtré dans d'inextricables ratiocinations. Et celui que l'on tient à tort pour le père de la science économique moderne, Adam Smith, l'a surtout fait régresser. Alors qu'un Condillac avait parfaitement compris le caractère subjectif de la valeur, le philosophe écossais lui a substitué la valeur-travail. Ce dernier concept fut relayé par Ricardo avant d'être, on le sait, repris par Marx qui s'en servit pour élaborer sa théorie de « l'exploitation capitaliste ». On s'aperçoit ainsi qu'il existe une sorte de généalogie de l'erreur économique - qui débouche sur la négation pure et simple de la liberté humaine.  
Pour expliquer cette persistance du faux, Philippe Simonnot note que « la mère de toutes les erreurs économiques » réside dans la confusion de cette discipline avec les sciences de la nature. Or, à la différence du grain de sable ou de la fleur, l'homme se distingue par sa capacité à opérer des choix. Cette aptitude est un fait objectif qui « compromet toute tentative de relier un choix quel qu'il soit à un événement quel qu'il soit  ». La dernière et modeste leçon que l'on peut retirer de ce livre magistral est que « le monde tel qu'il est n'est ni tout à fait opaque ni tout à fait transparent ». Autre manière de dire que la planification et la réglementation relèvent d'un nocif (et tenace) péché d'orgueil.
Pour expliquer cette persistance du faux, Philippe Simonnot note que « la mère de toutes les erreurs économiques » réside dans la confusion de cette discipline avec les sciences de la nature. Or, à la différence du grain de sable ou de la fleur, l'homme se distingue par sa capacité à opérer des choix. Cette aptitude est un fait objectif qui « compromet toute tentative de relier un choix quel qu'il soit à un événement quel qu'il soit  ». La dernière et modeste leçon que l'on peut retirer de ce livre magistral est que « le monde tel qu'il est n'est ni tout à fait opaque ni tout à fait transparent ». Autre manière de dire que la planification et la réglementation relèvent d'un nocif (et tenace) péché d'orgueil.
==Notes==
Article paru le 19 janvier 2004 sur le site de l'[http://www.institutmolinari.org/editos/20040119.htm Institut économique Molinari]
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