Différences entre les versions de « Anthony de Jasay:Nationalisme et rationalité »

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==La nécessite de la guerre==
==La nécessite de la guerre==


Tous les dilemmes impliquant une conduite individuellement rationnelle, conduisant à des résultats collectivement sous-optimaux, peuvent être dépassés par des règles adéquates. Cet énoncé est évidemment vrai pour les conflits ouverts, qu'ils proviennent de nationalismes rivaux ou non, conflits qui couvent et restent non résolus ou qui sont résolus par un combat, avec un recours de plus en plus grand à la force de la part de l'attaquant et du défenseur, et au cours duquel les participants pris ensemble encourent un coût commun laissant le vainqueur et le vaincu dans une situation pire qu'en l'absence de solution, sans parler d'une solution négociée non violente. La solution négociée, bien que supérieure, au sens de Pareto, au conflit, ne peut souvent pas être atteinte pour la même raison, de type dilemme des prisonniers, qui oppose rationalités individuelle et collective. J'utilise l'expression "de type dilemme des prisonniers" de manière vague, pour indiquer une structure d'incitations où un joueur peut rationnellement s'attendre à faire mieux en étant non coopératif, méchant, obstructionniste et excessivement exigeant à la fois quand il anticipe que l'autre joueur sera coopératif et pas exigeant et quand il anticipe que l'autre sera non coopératif et exigeant. Bien sûr, des règles adéquates peuvent toujours assurer une solution pacifique et optimale [https://www.wikiberal.org/wiki/Vilfredo_Pareto au sens de Pareto] - une conclusion galvaudée et sans cesse répétée dans les exhortations "internationalistes" des Wilsoniens.
Tous les dilemmes impliquant une conduite individuellement rationnelle, conduisant à des résultats collectivement sous-optimaux, peuvent être dépassés par des règles adéquates. Cet énoncé est évidemment vrai pour les conflits ouverts, qu'ils proviennent de nationalismes rivaux ou non, conflits qui couvent et restent non résolus ou qui sont résolus par un combat, avec un recours de plus en plus grand à la force de la part de l'attaquant et du défenseur, et au cours duquel les participants pris ensemble encourent un coût commun laissant le vainqueur et le vaincu dans une situation pire qu'en l'absence de solution, sans parler d'une solution négociée non violente. La solution négociée, bien que supérieure, au sens de Pareto, au conflit, ne peut souvent pas être atteinte pour la même raison, de type dilemme des prisonniers, qui oppose rationalités individuelle et collective. J'utilise l'expression "de type dilemme des prisonniers" de manière vague, pour indiquer une structure d'incitations où un joueur peut rationnellement s'attendre à faire mieux en étant non coopératif, méchant, obstructionniste et excessivement exigeant à la fois quand il anticipe que l'autre joueur sera coopératif et pas exigeant et quand il anticipe que l'autre sera non coopératif et exigeant. Bien sûr, des règles adéquates peuvent toujours assurer une solution pacifique et [https://www.wikiberal.org/wiki/Optimum_de_Paretooptimale  au sens de Pareto] - une conclusion galvaudée et sans cesse répétée dans les exhortations "internationalistes" des Wilsoniens.


Mais si la reconnaissance du bénéfice potentiel des règles était toujours suffisante pour les faire adopter par les parties concernées et pour qu'elles y obéissent, alors les règles seraient en fait à peine nécessaires. Les bonnes incitations conduiraient spontanément à faire les bons choix. Des règles qui ont pour but de neutraliser le "mauvais" type de structure d'incitations, toutefois, ne s'imposent pas d'elles-mêmes. La stratégie individuellement rationnelle peut bien être d'y désobéir. Les rendre obligatoires nécessite de les imposer ; mais les États-nations vivent dans un "état de nature," où les règles ne sont pas imposées par une tierce partie, un acteur spécialisé à forcer leur mise en oeuvre, ou un gouvernement mondial mandaté pour punir les agresseurs. Techniquement, la situation est celle de l'anarchie avec un certain degré d'ordre, et quelques manquements intermittents à celui-ci.
Mais si la reconnaissance du bénéfice potentiel des règles était toujours suffisante pour les faire adopter par les parties concernées et pour qu'elles y obéissent, alors les règles seraient en fait à peine nécessaires. Les bonnes incitations conduiraient spontanément à faire les bons choix. Des règles qui ont pour but de neutraliser le "mauvais" type de structure d'incitations, toutefois, ne s'imposent pas d'elles-mêmes. La stratégie individuellement rationnelle peut bien être d'y désobéir. Les rendre obligatoires nécessite de les imposer ; mais les États-nations vivent dans un "état de nature," où les règles ne sont pas imposées par une tierce partie, un acteur spécialisé à forcer leur mise en oeuvre, ou un gouvernement mondial mandaté pour punir les agresseurs. Techniquement, la situation est celle de l'anarchie avec un certain degré d'ordre, et quelques manquements intermittents à celui-ci.
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